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                       POÉSIE

     L'art des vers où tu sais briller,
Je n'en fais pas un jouet inutile,
Pour le pouvoir un instrument servile,
Pour l'innocence un poison meurtrier.
Plus haut, mon âme ! Aux ailes de la tienne
Elle emprunta leur vol audacieux,
Et respirant l'atmosphère chrétienne,
     Elle s'élance vers les cieux.
L'homme a besoin de ranimer sa force
Dans l'air plus pur des hantes régions;
     L'arbre vieilli n'a que l'écorce ;
     La sève manque aux rejetons.
Nous voulons tous que la branche produise
     Un fruit à sa tige étranger,
     Mais bientôt l'arbre entier s'épuise
Dans cet effort stérile et passager.
    Pour une fin surnaturelle
Dieu du néant tira l'humanité.
    La matière à l'âme est mortelle ;
    Sa vie est la divinité.
Aux murs du monde elle brise son aile
    Qui mesure l'immensité ;
    Le temps est un sommeil pour elle
    Bit son heure est l'éternité.
    Cependant la nuitgsur la terre,
    La nuit sur les esprits descend.
    La vertu meurt, la foi s'altère
    Et l'art lui-même est impuissant.
A nous, poète ! arbore ta bannière !
    Jette ton cri retentissant :
              Excehior !
    Les hommes n'ont plus de courage ;
    Ils s'endorment avant le soir,
    Laissant inachevé l'ouvrage,
    Laissant dans l'oubli le devoir.
    Poète, fais briller l'espoir
    Et résonner le mot du sage :
              Excelsior!