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152                L'ESCRIME AU SÉMINAIRE

jours avant la clôture de l'année scolaire, le vénéré supé-
rieur avait donc invité aux exercices de la palestre Son
Eminence, MM. les Vicaires généraux. quelques personnes
notables et les anciens lauréats d'escrime de la maison.
C'est devant ces spectateurs d'élite que nos jeunes tireurs
ont paru le fleuret à la main.
    Leur jeu a été animé, vif, fougueux ; on le conçoit; ces
jeunes têtes étaient enflammées par l'illustre galerie qui
les contemplait ; mais grâce aux leçons du maître, dont
 la présence leur rappelait le devoir, le jeu n'en a pas
 moins été sérieux , correct, sévère, courtois surtout et
 digne du professeur, malgré le désir ardent d'être vain-
 queur et le dépit d'être vaincu.
     Monseigneur paraissait éprouver un vif plaisir à ces
 luttes élégantes et ses applaudissements charmaient jus-
 qu'au trouble les heureux vainqueurs.
     Le premier prix a été accordé à M. Gay, qui a reçu
  avec joie des mains de Monseigneur deux épées. Le
 second prix, offert par les mêmes mains, a été obtenu par
 M. Jacquemont : c'était une paire de fleurets.
     Pour clore la séance, le savant maître de cette jeunesse,
 M. Voland, dont nous n'avons pas à refaire ici l'éloge,
  s'est avancé à son tour, mais avec quelle inquiétude les
  spectateurs n'ont-ils pas demandé le nom du malheureux
  adversaire qui allait lui être opposé ?
     Cet adversaire n'était point à dédaigner et quand il
  s'est présenté il a été salué de nombreux bravos.
     C'était le fils aîné de M. Voland lui-même, jeune lau-
  réat du lycée de Lyon, qui se repose de ses études en
  cultivant l'art que son père a poussé à un si haut point.
     — Où va-t-il? où va-t-il, ce pauvre enfant, s'est écrié
  Monseigneur ! Oh ! folle inexpérience de la jeunesse qui
  se jette ainsi dans le danger !