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                            POESIE

                     A UN O I S E A U (>
                                      *

             Toi qui vois le soleil en face,
             Qui vers lui monte en joyeux bonds,
             Et qui laisse ta fine trace,
             Sur la neige de nos grands monts ;
             Reviens, petite âme fleurie,
             M'apporter un parfum des deux ;
             Viens colorer ma rêverie
             De tous les rayons de tes yeux.
             Dis-moi, vers ce brillant nuage,
             Trouves-tu de charmants esprits
             Pour caresser ton doux plumage,
             Et mieux que moi t'ont-ils compris ?
             T'ont-ils fait voir des grappes d'ambre
             Plus transparentes qu'ici-bas ?
             T'ont-ils fait baiser en décembre
             Des fleurs qui ne se fanaient pas ?


  (1) Voici la dernière poésie de Mademoiselle Aglaée Gardaz,envoyée
par elle à la Revue du Lyonnais, quelques jours avant sa mort. Jusqu'à
son dernier instant, notre aimable et sympathique collaboratrice con-
serva ses précieuses qualités d'imagination, de gaîté et de grâce naïve.
C'est avec émotion que nous donnons ces derniers vers écrits sur les
bords d'une tombe, et qui resteront pour nous comme un triste et
touchant souvenir.                                             A. V.
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