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                  LA BlBLi: DE THÉOflULFE              287

des vêtements tellement transparents, que les formes
des femmes qui s'en vêtissaient paraissaient par trop
accusées; abus contre lesquels les Pères des premiers
siècles de l'Eglise ne cessaient de déclamer. Ce sont sans
doute ces étoffes que l'on nommait toga vitrea dont parle
Varon, et que Publius Syrius désignait sous le nom de
venhiS' texillis, vent tissé ; Pline, dans son quatrième
livre, raconte à ce sujet que les femmes montraient leurs
formes sous ces vêtements transparents ; que de là vient
le mot de Togata, qui plus tard fut appliqué aux prosti-
tuées.
   N° 11 en soie, de couleur carmélite : c'est un crêpe
identique à l'étoffe chinoise, connue sous le nom de crêpe
de Chine, genre d'étoffe connu depuis longtemps, mais
qui ne fut bien connu en France qu'au commencement de
ce siècle. Et à ce sujet-là, l'historique du crêpe de Chine
à Lyon ne sera pas déplacé.
    Ce ne fut qu'en 1818 que furent fabriqués à Lyon
les premiers crêpes de Chine par les maisons Couchonat
Desjardins, Bauvais frères, et Dépouilly; mais le vérita-
ble inventeur du procédé, ou, pour mieux dire, qui le
découvrit, fut Couchonat.
    Comme les romanciers ont l'habitude de s'emparer
de toutes les inventions un peu importantes, pour
leur donner une origine si ce n'est miraculeuse, au moins
extraordinaire, la découverte de la fabrication du crêpe
de Chine ne put leur échapper. Voici l'histoire de fantai-
sie à laquelle ils donnèrent cours pendant longtemps.
    Un fabricant de Lyon, racontaient-ils, s'étant ruiné
 en recherches et en inventions, sur le point de faire
faillite, ruminait comment il pourrait faire face à ses
échéances, et conjurer les exigences de ses créanciers.
 Il se promenait en long en large en mâchonnant un mor-