Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
               UN LYONNAIS A L'iLE DE LÉRE1NS               133

 basiliques dont la plus considérable n'aurait pu contenir
  cent fidèles. Les deux plus importantes, encore debout,
 sont celles de Saint-Sauveur et de la Trinité ; la première,
 au centre de l'île, est d'une forme octogonale, elle ren-
 ferme sept absides, dont la plus grande, du côté opposé à
 l'entrée, fait seule saillie. Laseconde, à la pointe, est aussi
 considérable, composée d'une nef unique, voûtée en ber~
 ceau, et d'une coupole très-grossière sur laquelle s'ou-
 vrent de trois côtés les absides présentant à l'extérieur
 leurs courbes qui donnent à ce vieux débris un caractère
 mérovingien très-curieux.
    Au centre de l'île, un puits intarissable fournit de
 l'eau, même à Sainte-Marguerite qui n'a que des citer-
 nes pour abreuver les garde-chasse et leurs faisans.
    Des restes de fortifications aux deux extrémités de
l'île renferment encore les fourneaux dans lesquels les
 moines, changés en soldats et obligés de se défendre, pré-
paraient les boulets rouges qu'ils envoyaient aux flottes
des assaillants.
    Enfin, en 1870, la fameuse commission de la Défense
nationale du Midi, en vue de repousser et surtout, je crois,
d'épouvanter les Prussiens, s'ils prenaient envie de ve-
nir braver les Méridionaux, fit transporter à l'est de
l'île trois pièces de canons dont la fonte se rouille et qui
n'ayant pas servi contre les ennemis ont au moins l'em-
ploi de bancs servant aux touristes et aux rêveurs sé-
duits par la vue delà mer et de l'îlot Saint-Féréol.
    Par une belle matinée de février, assis sur ces foudres
de guerre rouilles et inoffensifs, avec un ami, vieux
Lyonnais, comme moi retiré àLéreins, et grand admira-
teur de cette belle nature, nous nous entretenions de
Lyon et nous jouissions de ce beau spectacle de la mer
qui se brisait à nos pieds, se retirait et venait se briser