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TROIS MAISONS A VAISE "Quantum mutatus ab illo. Lorsque, le dimanche matin% le temps est trop incer- tain pour que nous entreprenions une excursion soit dans le Mont-d'Or, soit dans les grands bois qui cou- ronnent les cimes du massif d'Yzeron, il est une prome- nade que nous faisons volontiers ; solitaire suffisamment, elle récrée notre vue sans trop nous distraire de nos pensées. Nous ne nous éloignons pas de la ville, et comme notre chemin, semblable à la plupart des routes subur- baines enserrées, presque toujours, entre deux grands murs, n'occupe pas nos yeux par ces mille petits riens que l'on rencontre, à chaque instant, à la campagne, nous nous laissons parfois aller à ce vague sentiment de tristesse qui naît souvent de l'absence du soleil, ce grand égayeur de toutes choses, et nous marchons l'Å“il aux points de vue qu'offre de temps à autre l'horizon, et le cÅ“ur aux souvenirs qui se succèdent dans notre esprit. Partant de Perrache où nous habitons, nous traver- sons la Saône et grimpons la rude montée des Génové- fains qui épargne les lacets du chemin de Choulan et de la terrasse de laquelle on a, par un b^au temps, une vue toute florentine de Lyon découpant la silhouette de ses monuments sur la masse bleue des montagnes du Bugey. Quand nous atteignons le dernier lacet de la route, nous nous dirigeons vers la place de Choulan en apercevant, à notre droite la ville et la plaine du Dauphiné au dessus desquelles rampe un voile de fumée et de brouillard ; Ã