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360 L'EXPOSITION RÉTROSPECTIVE gnatures. C'est, de plus, dans cet ouvrage, que l'on trouve la première mention de l'invention de l'imprimerie. Il se termine, en effet, par une souscription en latin, dans laquelle Gutenberg déclare que le Catholicon fut im- primé à Mayence, en 1460, sans le secours du roseau, du style ou de la plume, par un merveilleux en- semble de poinçons, de matrices et de lettres, invention qui n'était connue nulle part avant lui, et qu'il avait devinée par une inspiration du ciel, dès son enfance. Le Catholicon fut sans doute tiré à petit nombre, car il n'en existe que sept ou huit exemplaires sur vélin et autant sur papier. Aussi, dès l'origine, fut-il vendu à un prix assez élevé, car en l'année 1465, cinq années, par conséquent, après sa publication, le monastère de Sainte Marie d'Altembourg en faisait l'acquisition pour la som- me de quarante et un écus. On se demande quel chiffre atteindrait aujourd'hui, dans une vente publique, ce beau livre qui tient une si grande place dans l'histoire des premiers temps de l'imprimerie ? VIII. L'ORFÈVRERIE. - L'orfèvrerie est un des arts les plus anciens. Elle est le premier luxe des peuples bar- bares, que l'éclat de la couleur et la richesse des métaux ont toujours eu le don de fasciner. Aussi a-t-on retrouvé des ornements d'or et d'argent jusque dans les tombeaux des chefs de l'invasion du Ve siècle, et il suffit de citer le nom légendaire de saint Eloi pour rappeler que la France mérovingienne avait déjà ses orfèvres en renom. Plus tard, aux siècles des vives croyances du moyen- âge, l'Eglise hérite de ce goût pour l'orfèvrerie, ni s'ins- pire dès lors des traditions de l'art bysantin. Les trésors de nos cathédrales nous révèlent encore l'habileté des