Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
  432                      UN POÈTE OUBLIÉ

     Ses études finies, et fier de quelques vers applaudis,
 comme tous les jeunes gens, il chercha sa voie et crut
 l'avoir trouvée en se faisant nommer principal du collège
 dont il était l'élève. Dès ce mome.it, au milieu des livres
 et des professeurs, et voyant d'énormes lacunes dans les
 ouvrages pédagogiques mis entre les mains de ses élèves,
 il entreprit un de ses ouvrages les plus connus, sa Pra-
 tique de l'orthographe françoise, que les événements ne
 lui permirent pas de publier alors, et qui ne put voir le
jour que dix ans plus tard.
    Mais il était appelé à une autre carrière ; ses vers et
 sa réputation étaient connus d'Emmanuel-Philibert, duc
 de Savoie, qui le nomma notaire ducal à Saint-Rambert;
il avait à peine vingt-cinq ans ; il garda cette charge
jusqu'à un âge avancé (1).
    Cependant, son assiduité aux affaires n'était pas telle
qu'il ne courût, de loin en loin, àChambéry et à Lyon où
son caractère et son esprit le faisaient accueillir. À Cham-
béry, Mermet trouvait la Cour, qui, malgré la guerre et
le malheur des temps, lui offrait une société élégante,



« voye (Bugey), il emporta ung home tout en vie, sans jamais en
« avoir ouir des nouvelles. »
   Mermet se joignit-il aux personnes qui cherchèrent mais en vain le
corps du malheureux disparu ? rien n'empêche de le présumer, mais
l'histoire a oublié de nous en avertir.
   (I) Du Verdier le qualifie : notaire ducal et escrivain de Saint-
Rambert en Savoie, demeurant à Lyon.
   L'abbé Depéry, prétend avec beaucoup trop de légèreté que né à
Saint-Rambert, il alla s'établir à Chambéry où il fut notaire et se-
crétaire ducal. Jusqu'à preuve du contraire, nous maintiendrons
énergiquement qu'il fut notaire à Saint-Rambert.
   On ne peut rien voir de plus incomplet que la notice que lui consa-
cre M. Depéry, dans ce livre qu'il intitule : Biographie des hommes
célèbres du département de l'Ain. Il lui accorde quelques lignes à
peine, et ne parle pas même de son décès.