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                   LA BIBLE DE THÉODOLFE                283

  au premier feuillet, fait connaître que la couverture de
  oe livre fut restaurée au commencement du règne de
  François 1 er par le P. Rostain, chanoine de l'église du
  Puy, et ainsi que l'indique une note ainsi conçue : Hœc
  Biblia restaurata anno 151 \, écrite sur uu feuillet blanc
  qui se trouve à la an du volume, et qui, selon toute appa-
 rence, est de la même main et de la même encre que
 l'inscription latine en caractères grecs. Le velours du
 vin8 siècle fut donc recouvert par un velours duxvr3 siècle.
 On eut soin d'y ajouter deux rubans verts en cordonnets
 très-forts qui servent à tenir fermé le précieux manuscrit.
    En 1793, ce volume subit le sort de la vierge noire
 que saint Louis avait apportée au Puy, à son retour des
 Croisades et de tous les objets précieux formant le trésor
 de cette église qui furent, par ordre du Directoire, con-
 damnés à être brûlés sur la place du Matouret, comme
 étant des objets de superstition.
    Comment le manuscrit échappa-t-il aux flammes? par
 qui fut-il sauvé ? personne ne le sait ; mais plus tard une
 main anonyme le remit â l'abbé Lafond, chanoine du
Puy, qui avant sa mort le déposa entre les mains de
Monseigneur de Bonald, alors évêque du Puy, qui le ren-
dit à sa destination première.
   Le manuscrit de Théodulfe est écrit sur beau et fort
vélin, partie blanc, partie pourpre. Trois espèces de let-
tres y figurent : la capitale à peu près identique à celle
employée de nos jours, l'onciale employée jusqu'au neu-
vième siècle, et la minuscule mêlée de cursive. Cette der-
nière écriture est tellement fine dans certaines parties du
volume, qu'elle ne peut être lue qu'à l'aide d'une loupe ;
néanmoins ces caractères, malgré leur ténuité, sont d'une
perfection incroyable, q'ui dénote une main extrême-
ment habile et une sûreté remarquable.