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               Et LES BEAUX-ARTS A LVON                383

   La première est un marbre gallo-romain, représentant
la statue mutilée d'Hygie, que les Grecs honoraient comme
la déesse de la santé. Mais quoique cette statue soit d'un
bon style, elle souffre du voisinage du magnifique torse
en marbre, représentant une femme accroupie. C'est là,
en effet, une Å“uvre d'art d'une valeur peu commune et
qui appartient évidemment à la statuaire grecque. On
ne saurait porter plus loin la perfection du modelé. Qui-
conque a vu, à Rome, au musée du Capitole, la Vénus
sortant du bain, a dû être frappé de la ressemblance des
deux statues; c'est la même attitude, le même mouve-
ment. Toutes deux appartiennent à la même école de
sculpture. Mais l'ampleur des formes nous révèle bien
vite que nous ne sommes pas ici en présence de la déesse
de la beauté. C'est une femme d'un âge mur, une mère,
qui formait avec ses deux enfants un groupe entier, ce
que nous apprend notamment une main enfantine de-
meurée attachée à l'épaule de la statue principale. Cette
œuvre d'art si remarquable représente, en effet, Latone
lavant ses enfants dans le Xantke. Découverte depuis
quelques années déjà, à Sainte-Colombe, sur l'emplace-
ment de l'ancien palais du Miroir, elle vient nous révé-
ler, une fois de plus, le luxe et la magnificence des mo-
numents de la ville de Vienne, dont Sainte-Colombe
n'était qu'un faubourg à l'époque de la domination ro-
maine.
   L'histoire est muette sur ce palais du Miroir, dont les
 ruines ont livré déjà un si grand nombre de richesses
 artistiques. Mais ces découvertes nous font demander
 involontairement comment il se fait que la ville de
 Vienne soit si riche en statues de marbre, d'un travail
 si parfait, tandis que Lyon, qui possède la collection
 épigraphique la plus complète de la France entière, a
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