page suivante »
/ 354 L'EXPOSITION RÉTROSPECTIVE conservé si peu d'œuvres remarquables de sculpture ? A-t-on jamais découvert, dans notre ville, des statues comparables aux Deux Enfants à l'oiseau, à la Tête du Faune, à la Levrette couchée, et enfin à cette Latone qu'il nous est permis d'admirer à l'Exposition rétrospec- tive ? Faut-il attribuer cette disparition complète des œuvres de sculpture dans notre ville au terrible incendie rapporté par Sénèque ou à la destruction de tous nos monuments accomplie par Septime-Sévère, après la dé- faite d'Albin? Cela est probable, car l'invasion des peu- ples barbares n'a pas dû plus épargner la ville de Vienne que celle de Lyon. Quoi qu'il en soit, cette différence entre les deux cités voisines, qui atteignirent l'une et l'autre un haut degré de splendeur, n'en est pas moins un fait à noter, et la beauté de ce morceau de sculpture nous fait désirer vi- vement que notre administration municipale se décide à en faire l'acquisition, puisqu'il viendrait combler un vide dans notre musée des antiques. IV. LES MEUBLES.—Les meubles forment la collec- tion assurément la plus complète et peut-être la plus riche de l'Exposition rétrospective. Vieux bahuts, chaires abbatiales ou seigneuriales, buffets ornés de bustes en gaines et de cariatides, armoires de la Renaissance, lits à colonnes, meubles de Boule, tables à éventail, meubles de toute sorte, en chêne sculpté, en ébène ou en mar- queterie, tout est là , et il serait facile de reconstituer, en un instant, l'intérieur complet d'une maison princière du xvie siècle, avec tout ce que nous avons là sous les yeux. L'époque de la Renaissance a été, en effet, la plus prospère pour le meuble. L'industrie de l'ébénisterie