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GKIMOD DE LA REYNIÈKE 231 souvent des phrases d'une haute valeur et supérieure à ses raffinements archéologiques. Je ne dois pas oublier les limites permises a un compte rendu, ni oublier Lyon pour Alceste, pour Didon, pour Don Juan ou les Niebelungen. Plus tard ce sera le motif d'un autre commentaire ou d'une autre divagation. Pourtant, la tentation est forte et un tel sujet est rare- ment épuisé. Théories sur l'art, anecdotes sur les artistes, origines, tâtonnements, apogée et décadence de la mu- sique, ami lecteur, si vous êtes tant soit peu de la con- frérie des hallucinés qui comprennent l'incompréhensible langage des doubles croches, lisez Gluck et Piccini, lisez ce tableau amusant et instructif du mouvement imprima en France par ces deux maestri étrangers; voyez à quelles sources inépuisables de dilettantisme ils devaient leurs inspirations. L'Italie, comme quelques années plus tard l'Allemagne, était la ville d'Euphonia rêvée par Berlioz et] réalisée sur une vaste échelle. Lisez: c'est le récit extravagant d'un concert donné dans une église de Bologne : on y joue un concerto, il y a des castrats, on goûte au couvent et l'on y fait bonne chère (page 40 et suivantes). Ce récit emprunté à un auteur allemand « est une ré- vélation piquante des mœurs un peu païennes des mo- nastères d'Italie. Qui se douterait, en observant cette foule agitée qui n'attend que l'occasion de se passionner et de battre des mains, que l'on soit dans la maison de prière? » « Personne n'y songe, pas même les bons pères, non moins dilettantes que l'auditoire; ils assistent à une exhi- bition purement artistique, s'y livrent et s'y oublient sans croire offenser Dieu, qui ne semble les avoir créés pour autre chose. Grands, prélats, couvents d'hommes et