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232                GR1M0D DE LA REYNIÈRE

de femmes, du premier au dernier, ce peuple n'a d'autre
vie que la musique et d'autre raison de vivre . . . Pour
sa part le clergé romain est fou de musique          les com-
positeurs, les maestri, les virtuoses en renom sont
des abbés, qui, chacun selon ses forces, vouent leur
existence à l'art et lui sont redevables, en revanche,
d'une aménité, d'une urbanité de mœurs, d'une tolérance
qu'on ne retrouve dans aucun clergé catholique ou dis-
sident. »
   Et la suite ! les rites chrétiens ont dégénéré, les fidèles
s'amusent et ne voient pas dans l'arrière-plan les poi-
gnards des carbonari et la vaste conjuration tramée
contre l'Eglise et la société entière.
   Ce passage est instructif et ne manque pas aujourd'hui
de quelque à-propos. Aujourd'hui ! on ne se soucie guère
d'observer et de réfléchir — On pose, pour le bien comme
pour le mal, on a soif de mouvement et de bruit. C'est
une fièvre d'accès, elle ne doit pas être de longue durée,
mais les accès sont terribles et peuvent, en se multi-
pliant, emporter le malade.
   J'ai dit que ce livre était complètement étranger à
Lyon; je reviens sur mon dire et j'y trouve (page 269)
une note intéressante sur un Lyonnais omis par M. Pé-
ricaud, Charles-Gabriel Foignet, père de François et de
Gabriel Foignet, musicien comme lui, originaire de Lyon,
lequel, vers 1778, donnait à Paris des leçons de musique
vocale et y mourut en 1823. Dauvergne, dont il est sou-
vent question, né à Clermond-Ferrand, composa quel-
ques ouvrages à Lyon et y mourut en 1797.
   Quanta Piccini, retournant à Naples en 1787, il s'ar-
rêta à Lyon, assista à une représentation de Didon au
Grand-Théâtre et y fut l'objet d'une brillante ovation.
                                 L. MOREL DE VOLEINÃÃ.