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MON AMI GABRIEL 213 — Qu'allez-vous faire ? docteur ! lui ferez-yous mal ? . . . — Mais non ! Ce ne sera rien... Vous verrez qu'il sera sauvé. Laissez-moi faire : si nous tardons encore, je ne réponds plus de rien. — Alors, faites v i t e . . . Oh ! mon Dieu ! où ai-je la tête?.. . Vous faut-il quelque chose ? — Rien. Il faudra seulement tenir l'enfant un peu soulevé. — Je le ferai. .. — Non ; vous ne le pouvez pas, dans l'état où vous êtes. — Je le tiendrai, moi, dit Francis. Louise le regarda avec hésitation et fît un signe affir- matif. Puis elle se mit à deux pas du groupe formé par le docteur et Francis qui tenait l'enfant près de la lumière, et se tint là , immobile, les mains crispées et serrées contre sa poitrine, retenant sa respiration et suivant les moindres mouvements de l'affreuse lame d'acier. Le petit gémissait d'une voix suffoquée ; tout-à -coup il poussa un cri strident ; la mère bondit et l'arracha des mains du jeune homme. — Reposez-le sur le lit, dit tranquillement le docteur. Tout va bien. Elle recoucha son enfant et se laissa aller à une crise de larmes qui la soulagea. Mme de Bénors pleurait de son côté, sans pouvoir être utile à rien. Le docteur se pro- menait dans la chambre, s'efforçant de consoler les deux femmes ; en effet, l'enfant respirait plus librement. Louise allait du lit à la pendule et s'approchait de la fenêtre par intervalles pour écouter. Vers deux heures du matin, comme sa mère cédait au sommeil, elle l'em- mena dans une autre pièce pour lui faire prendre un