page suivante »
t 214 MON' AMI GABRIEL peu de repos ; à son retour, son cousin accourut à elle : — Réjouis-toi, Louise ! le docteur dit qu'il est sauvé ! La fièvre diminue. Il s'est endormi tranquillement et la respiration est libre. La pauvre mère resta muette et tremblantes les yeux fixés sur ceux du jeune homme ; puis elle lui jeta les bras autour du cou et l'embrassa : — Oh ! s'écria- t-elle, que tu m'es cher ! Gabriel rentra au point du jour. Lorsqu'il vit l'appar- tement éclairé et les domestiques sur pied, il courut tout droit à la chambre de sa femme, dans la plus grande agitation. Francis et Albert étaient assis sur le canapé ; Louise, courbée sar le berceau, tournait le ' . s à la porte. En entendant son mari, elle tressaillit et se laissa tomber dans un fauteuil, anéantie et sans vcix. Le docteur et Francis remarquèrent la pâleur de Gabriel qui n'osait faire un pas dans la chambre. — Ce n'est rien ! lui dit le premier, nous l'avons échappé belle, mais nous sommes hors de danger. Le pauvre garçon s'approcha du petit lit, jeta un regard inquiet sur le visage de l'enfant qui dormait, et prit en tremblant la main de sa femme. Louise le laissa faire. Soudain, elle se jeta sur son lit et éclata en sanglots. — N'y faites pas attention, dit le docteur. C'est une crise salutaire qui succède à la tension nerveuse. Lais- sez-la pleurer ; cela lui fera du bien. XV Pauvre Gabriel ! Tout l'accablait à la fois. L'image de la mourante abandonnée qu'il savait là tout près de lui