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 212                   MON AMI GABRIEL

      — Le mal a fait des progrès, dit-il. La respiration
   va manquer. Il faudrait tenter une petite opération, et
   si elle réussit l'enfant sera sauvé. ..
      — Douloureuse ? demanda la mère en tressaillant.
      — Non... pas beaucoup.
      La malheureuse cacha son visage dans ses mains.
      — Mais il faudrait en aviser ton mari, s'écria Fran-
  cis.
      Elle ne répondit pas.
      — Je l'ai déjà fait demander chez Mme Enfert, dit le
  docteur. Il devrait être arrivé.
      Louise avait les lèvres serrées, les maires jointes et
  les yeux fixes dans le vide ; il semblait qu'une nouvelle
  douleur encore plus amère vint de lui monter au
  cœur.
     — J'y cours ! reprit Francis ; j'irai plus vite que tout
  autre.
     — Non ! s'écria Louise en le retenant par le bras ,
 n'y vas pas, toi ! Ne me laisse pas seule...
     Ces paroles désespérées gonflèrent le cœur du jeune
 homme. Sa cousine le regardait pleurer en silence, et
 le voyant si ému, elle lui dit :
     — Tu l'aimes donc beaucoup, ce pauvre petit ? . . . Ne
 t'en vas pas. .. nous n'avons que toi, lui et moi ! . . .
     Mmfc de Bénors finit par arriver tout en larmes, et sa
fille se jeta dans ses bras en sanglottant comme si
l'enfant fût mort.
     — Courage ! courage ! répétait le docteur. Il y a
encore de l'espoir, vous dis-je ! — Et un pénible silence
succédait à ces exhortations.
    On apporta les instruments de chirurgie. A cette vue,
la pauvre mère fut prise d'un tremblement convulsif ;
elle suivait avec effroi tous,, les mouvements d'Albert.