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/ LES MAHOMÉTANS 197 provinces, ils ont sous eux les Sangiws-beys et la milice des Sangiars. Les Janissaires — supprimés aujourd'hui — formaient la meilleure milice de l'infanterie, comme les spahis pour la cavalerie. L'étendard principal des Turcs est une ou plusieurs queues de cheval teintes en rouge, attachées à une pique, et dont le nombre varie suivant la dig-nité de ceux devant qui on les porte. Les Turcs, en général, sont de belle taille, graves et sobres, et ils paraissent avoir peu de go&t pour les sciences et les arts. Un des fléaux de la Turquie, c'est ia peste, dont l'Egypte a été lesiége principal. LesTurcsn'ont à l'égard de cette triste maladie aucun règlement administratif. La doctrine d'un destin rigide, qui règle tout, fait du magis- trat,un spectateur tranquille. Ils croient, en effet, que Dieu a tout fait, et qu'il n'y a plus rien à faire. Sultan est le titre de l'empereur des Turcs, qui exerce sur ses sujets l'empire le plus despotique. Il a le privilège de pouvoir mettre à mort, chaque jour, quatorze de ses sujets, sans encourir le reproche d'être un tyran, parce qu'il agit par des inspirations divines, qu'il n'est pas per- mis d'approfondir. On excepte cependant le parricide et le fratricide, regardés comme des crimes, môme dans la conduite des sultans ; ce qui n'empêche pas que les frères de ces souverains aient été souvent des victimes. Malgré ce pouvoir absolu des sultans, ils sont parfois exposés à la fureur du peuple qui les dépose et les met à mort. Le lendemain de son avènement au trône, le sultan va visiter un établissement religieux, une espèce de couvent dans un des faubourgs de Constantinople. Là , le Scheik ou supérieur lui ceint une épée et lui dit ; Allez, la vic- toire est à vous, mais elle ne l'est que de la part de Dieu. Qn n'aborde le sultan qu'avec beaucoup de formalités: nul