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198                  1-ES MAHOMÉTANS

n'est admis à lui baiser la main. Le grand-visir, lors-
qu'il paraît en sa présence, fléchit trois fois le genou
droit : ensuite, touchant la terre de la main droite , il la
porte à sa bouche et à son front, cérémonie qu'il recom-
mence en se retirant. Le sultan n'admet personne à sa
table ; nul homme n'ose ouvrir la bouche sans ordre, dans
le palais ; il faut même qu'il s'empêche de tousser et
d'éternuer. On ne se parle que par signes ; on ne marche
que sur la pointe des pieds ; on n'a point de chaussures,
et le moindre bruit est puni avec une grande sévérité. Les
résolutions prises par le sultan passent pour irrévocables,
quelque injustes qu'elles soient, et il ne peut pas se rétrac-
ter. Ses ordres sont reçus comme s'ils venaient de Dieu,
et c'est une impiété que d'y désobéir. Les sultans ont un
grand dombre de concubines : dans le temps du Bairam,
ou de la pâque des mahométans, les pachas envoient à
leur souverain les filles les plus charmantes qu'ils puissent
trouver. Parmi ces concubines, le maître presque divin
choisit des maîtresses, et celles qui ont l'honneur de rece-
voir le sultan dans leurs bras se nomment Sultanes ase-
kis. La sultane régnante est celle qui donne la première
un enfant mâle au grand-seigneur. La Sultane Validé est
la mère de l'empereur régnant Toutes ces sultanes sont
renfermées dans le harem sous la garde d'eunuques noirs
et blancs et n'en sortent jamais qu'avec le grand- sei-
gneur: mais dans des voitures si exactement fermées,
qu'elles ne peuvent ni voir ni être vues. Quand le souve-
rain meurt ou perd l'empire, toutes ces sultanes sont con-
finées dans le vieux sérail.
   Les favorites en sous-ordre sont appelées Cadines.
   Si l'on en croit les anciennes expressions, être un vrai-
 Turc indique un homme très-robuste : mais traiter un
homme à la turque signifie le faire souffrir sans aucun me-