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                    CHRONIQUE LOCALE
   Encore des deuils, beaucoup de deuils. Au loin sont morts Berryer
qui a su emporter tous les regrets, vraie douleur pour la France,
Empis, MallefiUe, Bataille et Carmoucho, féconds écrivains. Ce dernier,
né à Lyon le 9 avril 1797, y était peu connu ; ses succès drama-
tiques, de 1816 à 1864, l'avaient fixé à Paris, et en avaient fait un
Parisien.
   Lyon a perdu : Ampaire, négociant, les docteurs Gubian et Drutel, le
vénérable De Boissieu du Tiret, ancien membre du conseil général de
l'Ain, artiste comme son oncle et son maître Jean-Jacques de Boissieu,
agriculteur, administrateur, décédé à 85 ans, après avoir donné
l'exemple de toutes les vertus.
   Enfin, à l'autre bout de la vie, au seuil de la jeunesse, après deux
mois de mariage, l'intelligente, belle et gracieuse compagne de l'Ă©cri-
vain et compositeur Emile 'Guimet, la jeune Ă©pouse dont la presse
lyonnaise avait salué le bonheur et dont les habitants de Neuville
disaient avec enthousiasme : « Nous l'aimons autant que son mari. »
   Jeunesse et vieillesse, génie et bienfaisance, rien ne trouve grâce
devant l'inflexible niveau. Ce serait trop noir si, là-bas derrière, on
n'apercevait pas l'espérance.
   Aux funérailles de M. Berryer, les délégués des barreaux et des
corporations d'officiers ministériels de province dépassaient trois cents.
Lyon avait envoyé à Augerville MM. Mathevon, Guerrier, d'Orgeval et
Duquaire, avocats, et M. Matrod, syndic des avoués près le tribunal
de notre ville.
   — La rentrée solennelle des Facultés a eu lieu le 24 novembre.
MM. Girodon, Jourdan, D.areste etGlénard ont fait leurs rapports an-
nuels sur les travaux des Facultés et de l'École de Médecine. M. l'abbé
Guinand, professeur, a prononcé le discours de rentrée.
   — Le 29 novembre, M. l'abbé de Limoges a été installé comme
curé du Sacré-Coaur, M. Claraz, comme curé de Saint-Bernard.
   — M. Léon Charvet, architecte, à qui on doit l'élégant bâtiment de
la Caisse d'épargne de Lyon, la remarquable préfecture d'Annecy
et d'autres travaux importants, vient d'être nommé professeur d'orne-
ment à notre École des Beaux Arts.
   — La vente du beau cabinet Laforge a donné des produits inespé-
rés. Certaines curiosités ont obtenu des prix extrêmes, indice que le
goût des arts, du bric-à-brac et de l'antiquité a de profondes racines
dans notre ville commerçante. Les toiles admirées de ce cabinet seront
mises en vente prochainement.