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                     DE LA FUANCE(1861-4866).           299
lorsqu'elles ont trouvé un parti qui puisse, je ne dis pas
leur assurer l'aisance, mais leur apporler la richesse, et
préfèrent, a défaut de ce qu'ils recherchent, garder le cé-
libat. C'est ensuite le relâchement des principes religieux
et l'égoïsme qui détournent beaucoup de jeunes gens des
liens sacrés du mariage qui les condamneraient, selon eux,
à une vie grave et laborieuse.
    J'ai dit qu'il y a des causes physiques aui parais-
saient s'opposer au progrès normal et convenable de la
population en France. Elle n'a pas autant de rivières,
de canaux, de lacs et d'eaux vives que les autres pays.
Elle n'a pas autant de côtes maritimes que plusieurs
Etats ses voisins : sa température ne présente pas, a part
quelques départements du Nord, le caractère humide et
brumeux que présentent en général les pays septentrionaux.
Or, il est reconnu que l'humidité si nécessaire a la crois-
sance des plantes et à la végétation est très-propice aussi
a la propagation humaine (1). Voyons notre voisine l'An-
   (1) Remarquons que, dans les pays les plus septentrionaux, la rigueur
du climat, en arrêtant la végétation, diminue la propagation humaine.
   Les Dombes, une des parties de la France des plus humides, des plus
remplies d'étangs et, par conséquent, ayant la réputation d'être des plus
malsaines, avait, il y a quelques années, un mouvement de population
beaucoup plus grand que celui des autres, contrées. Le nombre des décès
y était considérable ; mais celui des naissances y était proportionné. J'ai
été cinq ans curé dans une paroisse de ce pays. Cette paroisse, étant sur
une élévation au nord de la région des étangs, en recevait les miasmes
délétères qui s'y arrêtaient. Ses 400 habitants m'ont présenté, dans ces
cinq ans, une moyenne de vingt décès el d'autant de naissances, chiffre
qui égale celui des naissances et des décès des-communes de 1,000 à
1,200 âmes des autres contrées. On travaille à dessécher les étangs du
pays ; on en a déjà fait disparaître un grand nombre. En diminuant l'hu-
midité excessive de cette contrée, n'en diminuera-t-on pas la fertilité, et
et aussi la fécondité des habitants? L'avenir décidera la question.
  Emile Chevalier, dans ses ouvrages sur le Canada, parle de la fécondité