Revue du Lyonnais » série 3 - n°6 ( 1868 ) » pp.161

                      POESIE

                 CHARBONNIÈRES

                       (PRÈS LYON).


Nid caché sous l'ombrage où l'on se sent revivre,
Loin des échos bruyants d'une grande cité,
Petite Suisse en France, où l'air pur vous délivre
Des ardentes rigueurs d'un lourd soleil d'été,
       Salut à ta grâce champêtre,
       A ton adorable fraîcheur;
       Ton parfum agreste pénètre
       Comme la plus suave odeur.


Si Florian vivait, le chantre des bergères
       Et de leurs naïves amours,
Il placerait ici les danses si légères
       D'une fée aux pimpants atours ;
Mais le temps est passé des simples badinages,
       Seule, ta charmante beauté
N'a pas pu s'envoler sur l'aile des nuages,
       Ton site enchanteur est resté.
Sous tes longs chênes verts une source d'eau vive
       Rend aux malades la vigueur,
De ton souffle embaumé le bien-être dérive,
       On le proclame de tout cœur !
Mille charmes secrets, dans ta bruy.ère rose,
       Qui s'épanouit au soleil,
Dans tes prés, dans tes bois, dans l'onde qui t'arrose,
       Peuvent refaire un teint vermeil.
                                               H