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182               RESTITUTIONS ARTISTIQUES.

ait été tracé de l'art lyonnais à l'époque de la Renais-
sance. On chercherait vainement dans les historiens et
les annalistes de Lyon une étude aussi achevée de nos
dessinateurs et de nos graveurs.
    Mais il est des inexactitudes qui ne peuvent s'éviter
dans des ouvrages écrits loin des lieux dont on parie,
inexactitudes que les auteurs se transmettent de l'un à
l'autre et qui ne peuvent être rectifiées que par la con-
naissance des documents historiques.
    Ce sont quelques-unes de ces erreurs que j'entreprends
de signaler rapidemeat. Il en est une surtout qui est des
plus importantes et qui prouve jusqu'à quel point notre
histoire artistique est peu connue. Chose étrange, non-
seulement nous ignorons jusqu'à l'existence des maîtres
qui firent, il y a trois siècles, la réputation de notre cité,
mais encore nous laissons des villes étrangères se glo-
rifier de célébrités qui nous appartiennent.
    Il existe, par exemple, un curieux recueil d'estampes
historiques de la fin du xvie siècle, bien connu des bi-
bliophiles et des amateurs d'estampes. Ce recueil, dont
les exemplaires se vendent à des prix très-élevés, est
intitulé : Premier volume contenant quarante tableaux ou
histoires diverses qui sont mémorables touchant les guer-
res, massacres et troubles advenus en ces dernières années.
Il est mentionné et décrit dans tous les ouvrages rela-
tifs à l'art et à la librairie française, tels que le Peintre-
 Graveur de Robert Duménil, le Manuel de Brunet, etc ;
mais aucun de ces écrivains ne paraît avoir soupçonné
à quelle ville appartenaient les auteurs de ces estampes,
Perrissin et Tortorel. Robert Duménil notamment, si bien
informé et si judicieux d'ordinaire, les indique claire-