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            LA NOUVELLE BANNIÈRE DE SAINT-JEAN.            loi
documents historiques remontant a une époque très-reculée
et qui se continuent jusqu'au dernier siècle, établissent que
l'on portait, aux processions de Saint-Jean,une bannière aux
armes du comté, appelée le lion, et deux autres plus petites,
désignées sous le nom des griffons, a cause des armes de
l'Eglise qui y figuraient. Conformément aux règles, le lion
était une bannière très-grande et de forme carrée, tandis
que les griffons, qui étaient les pensions, étaient de petites
dimensions et pointus, Personne n'ignore, en effet, qu'il
existait au moyen-âge, deux sortes d'étendards, l'un carré
et plus grand, c'était la bannière; l'autre, plus petit et ter-
miné en pointe, c'était le pennon. Le premier était réservé
aux bannerets, sous lesquels marchaient leurs feudataires,
seigneurs de second ordre qui n'avaient droit qu'au pennon,
 et, après ceux-ci, les simples gentilshommes qui ornaient
 simplement leurs lances d'une petite flamme d'étoffe. La
 forme carrée était donc l'indice d'un gentilhomme de haut
rang, de la seigneurie duquel relevaient d'autres fiefs, ou qui
 pouvait mener sous ses ordres un certain nombre d'hom-
mes d'armes, si bien que, lorsqu'un seigneur était élevé au
 rang de banneret, la cérémonie d'investiture consistait k
 couper la queue de son pennon, de manière à en faire ainsi
 une bannière 1 n'en conservait pas moins le droit'de faire
                  1
 porter devant lui, conjointement avec elle, un pennon, et
 quelquefois deux.
    Telle est l'explication des bannières du Chapitre de Saint-
 Jean, de Lyon, qui étant devenu seigneur d'une terre titrée
 de laquelle relevait un grand nombre de fiefs, avait dès-
 lors droit a une bannière, et, en outre, aux deux petits
 pennons ou panonceaux où étaient peintes ses armes de
 simple corps ecclésiastique n'ayant aucune suprématie
 temporelle.
   La Révolution lit disparaître cet usage qui tenait aux
institutions féodales, mais en 1822, un respectable prêtre,
M. Deschamps de la Magdeleine, ancien chanoine de Saint-
Just, ancien membre du conseil de l'archevêché avant
1790, et alors chanoine d'honneur de Saint-Jean, eut la pen-
sée de faire revivre en partie cette ancienne coutume. Il fit
exécuter, a ses propres frais et sur ses indications précises,
une bannière qui reproduisait aussi exactement que possi-
ble, pour la forme, le dessin et les dimensions, la bannière
au lion des anciens chanoines-comtes.