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BIBLIOGRAPHIE Au PAYS DE L'ASTRÉE, par Mario PROTH. Paris, librairie internationale. 11 est du sort de certains pays, tant beaux soient-ils et bien doués par la nature, qu'ils restent ignorés, si l'histoire et la poésie ne' les prennent point sous leur patronage ; comme il est du sort qu'un beau livre soit oublié, après avoir fait époque dans la littérature, engendré mille imitations et provoqué des volumes d'éloges. Le Forez est un de ces pays, et VJstrêe, malgré les tra- vaux remarquables sur les d'Urfé, de M. A. Bernard, et les Etudes de M. Bonafous, est un de ces livres. Voilà qu'un auteur parisien a la bonne fortune de faire un voyage au pays de l'Astrée. Il est parti pensant rapporter tout au plus : « un feuilleton pour quelqu'un de ces jours de loisir ou de disette littéraire qui reviennent plus fréquem- ment qu'à leur tour (1). » Mais il découvre une contrée riche en histoire, en productions de l'art, en charmes rustiques. Il ne s'arrête pas comme Jean-Jacques Rousseau au bruit des forges du Forez, jugeant, de parti pris, qu'il ne pouvait y avoir des Sylvandres chez un peuple de serruriers ? 11 ne rebrousse point chemin, non. Il va au cœur du pays de l'Astrée chercher et étudier l'Astrée elle-même. En sept chapitres de voyages, il parcourt les rives re- nommées, mais inconnues, du Lignon ; voyages en zigzag, qui n'ont d'autres plans que la volonté du touriste ou son instinct de découverte. Mais le long du doux coulant Lignon, dans les plaines comme dans les vallées, il ne trouve pas un site, un recoin, une ruine, un tertre qui ne lui parle des d'Urfé et ne lui raconte l'Astrée. Le voyage est comme la célèbre rivière, il a ses méandres, son cours capricieux, ses cascatelles. Le lecteur ne s'en plaindra point. (1) J . J . ROUSSEAU. Lu Nouvelle Hêloïse.