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HISTOIRE LITTÉRAIRE DE LYON
v.
MONUMENTS LITTÉRAIRES DU Ve SIÈCLE * .
Nous rentrons dans l'ordre chronologique que nous a fait
abandonner un moment la généalogie de Syagrius.
Le Ve siècle est commencé ; siècle intéressant, il a le bon-
heur que beaucoup de ses œuvres ont évité le gouffre où se
sont englouties les productions de la période précédente. 11
est donc plus appréciable, sinon plus littéraire.
Les monuments écrits qui nous en restent appartiennent
tous à des auteurs chrétiens, et plusieurs, lors de leur appa-
rition, furent en grande faveur auprès des classes éclairées.
Cette double circonstance explique leur conservation. Dans
le désarroi général amené par les invasions des barbares, les
lettrés, déjà chrétiens pour la plupart,se préoccupèrent avant
tout de préserver de la dévastation et de la ruine les livres
objets de leur préférence. Au premier éveil d'une incursion
franque, gépide ou burgonde, ils se hâtaient de les confier
au zèle éprouvé des monastères, au trésor vénéré des
églises. La, des vertus connues des farouches conquérants
ont protégé, plus d'une fois, ces précieux dépôts (1).
* Voir la livraison d'octobre 1862.
(1) Les Goths, d'après «no tradition reçue à Rome, ne livrèrent point
les monuments chrétiens au pillage qui suivit la prise de celle ville (Am.
Thierry, Récits de l'histoire romaine au Ve siècle, p. 40, en noie).