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34 GALLIA AURIFERA. letées de gravier, une pelletée contenant en moyenne 0,002 mètres cubes, cela fait un total d'environ 4 mètres cubes pour la journée. Après avoir ajouté au sable une quantité de mercure égale en poids au quadruple de la quantité d'or qu'il pré- sume être contenu dans le sable, l'orpailleur triture ce mer- cure a la main dans le skiff ou baltèe, afin de déterminer la formation de l'amalgame ; puis, pour rassembler les goutte- lettes éparses en un globule unique, il ajoute de l'eau au sable amalgamé et imprime au tout un mouvement d'oscil- lation ; cette seconde opération se fait dans un autre baquet en bois de saule ou de peuplier, plus grand que le baquet de lavage, qui est suspendu par son milieu à une ficelle fixée au plafond. Il presse l'amalgame dans une peau de chamois, puis il soumet à la distillation la gouttelette qu'il a obtenue. On opère sur environ 25 kilog. de sable. Tout le mercure emporté parla distillation est ordinairement perdu, malgré la facilité avec laquelle on pourrait le recueillir. Les anciens, pour laver les sables, se servaient d'un pa- nier ou d'une corbeille portant deux anses. Les Latins l'ap- pelaient corbis. Les femmes s'en servaient pour le lavage des minerais qu'un enfant y jetait. Elles l'agitaient de droite a gauche, la penchant d'un côté et do l'autre au-dessus d'une cuve pleine d'eau, dans laquelle elles la plongeaient de temps en temps. Les matières les plus légères s'écoulaient par le côté qui se trouvait le plus bas, et les paillettes d'or restaient au fond avec les matières lourdes. La sébile, ga- melle ou balièe est le corbis des Latins. Quant aux Chinois, ils emploient en Californie une sorte de sébile qu'ils appel- lent rocker, les Anglais cradle, et nous berceau. C'est une caisse en planches minces, ayant assez la figure d'un ber- ceau qui serait ouvert par les pieds ; une grille est placée en tête de l'instrument, et une toile grossière est tendue sur