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472           LE PAGE DU BARON DES ADRETS.

   Et, ému, il appela Bras-de-Fer à son aide. Celui-ci,
vaincu par la douleur, s'était affaissé. Le baron se leva
précipitamment, courut à la sacristie et pria la supérieure
de lui envoyer des religieuses pour soigner Flavio pen-
dant qu'il irait chercher du secours. Quatre sœurs
suivirent le baron et s'occupèrent avec une touchante
sollicitude du blessé. Ces saintes filles avaient suivi
toutes les péripéties du combat et la terreur qu'elles en
ressentaient encore était grande; elles imploraient Dieu
de les délivrer au plus tôt. Le baron des Adrets rentra
avec vingt soldats à la tête desquels était Blancon, puis
s'adressant à la supérieure : — Madame, lui dit-il, vous
avez pu voir, par les événements qui viennent de se pas-
ser, que vous pouvez avoir toute confiance en moi.
Je vous rends votre liberté, je vais vous faire conduire
celte nuit même hors Lyon, dans le lieu que vous m'in-
diquerez; mais je vous demande en grâce de laisser
deux religieuses pour soigner mon jeune page. Et le
 baron des Adrets, se penchant à l'oreille de la supérieure
 lui dit quelques mots à voix basse que personne n'en-
 tendit.
   La supérieure joignit les deux mains en jetant
à Flavio un regard indicible de pitié ; puis quatre
hommes robustes soulevèrent le page avec précaution et
le mirent sur un des brancards de l'ambulance. Bras-
dc-Fer fut installé sur un autre, et le cortège, suivi de
deux jeunes sœurs prit le chemin du château de Pierre-
Scize. Le cortège arriva sans encombre dans la grande
cour du château, et les blessés furent installés dans les
beaux appartements des archevêques de Lyon.
   Il y avait huit jours déjà que les huguenots s'étaient