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LE CHATEAU DE MONTROMD EN FOREZ. 467 et donner à l'intérieur des tours cylindriques une forme plus commode. De cette tour, un chemin de ronde, qui suivait le sommet des courtines, se dirige au nord vers une autre tour moins importante, mais aussi de forme cylindrique, qui renferme encore un escalier en spirale par lequel on peut arriver au sommet de l'édifice. De là se dérouie sous vos yeux un magnifique tableau qui a pour cadre les montagnes du Lyonnais et les hauts sommets de Pierre-sur-Haute ; c'est la vaste plaine du Forez, semée d'étangs, avec ses riches cultures et ses massifs verdoyants. Tout près coule la Loire; un pont la traverse ; c'est toujours la route de Lyon en Auvergne qui passe au pied des tours du château ; mais le voya- geur n'a plus ni protection à attendre ni danger à re- douter de la vieille forteresse féodale. Quand de ce spectacle on abaisse ses regards sur l'en ceinte de cet édifice où règne un silence plein de tristesse, on songe involontairement à tout le bruit qui sefitjadis dans cette splendide demeure, aux jours des fêtes joyeu- ses comme aux heures des combats sanglants. Mais pen- dant que l'imagination reconstruit ce monument d'un autre âge, pendant que l'on évoque le souvenir des guerriers historiques dont le regard a contemplé ces tours et ces murailles, à l'est, le chemin de fer déploie ses panaches de blanche fumée et le bruit de ses lourds wagons, vous arrachant à ce retour vers le passé, vous rappelle qu'une ère nouvelle a succédé au temps des nobles chevaliers et des manoirs féodaux. A. VACHEZ.