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                  HISTOIRE LITTÉRAIRE DE LYON.                    329

sons pour sainte Blandine et pour ses deux associés au mar-
tyre (1).
   Il est de fait que les deux homélies ont dû être prêchées
par un personnage que rattachaient a la ville de Lugdunum
les liens de la naissance et le long exercice du ministère
sacré. Cette double circonstance y est plus d'une fois rap-
pelée. L'Eglise de Lyon, par exemple, est traitée de notre
Eglise; la banlieue lyonnaise, de noire patrie, et saint Pothin,
de noire père (2). L'exorde même de l'oraison funèbre de
sainte Blandine est tiré d'un argument qui semble inspiré par
une nationalité commune a l'orateur et a son auditoire :
« S'il est, dit-il, d'une bonne dévotion d'honorer les martyrs
étrangers, il n'est pas d'une saine piété de laisser en oubli
les héros chrétiens qui sont l'honneur du pays natal (3). »
   Malgré ces allusions fréquentes au lieu de sa naissance,
l'auteur ne saurait être confondu avec saint Eucher. Celui-ci
a bien pu, en sa qualité d'évêque de Lugdunum, appeler
l'Eglise de Lyon noire Eglise, et le premier de ses prédéces-
seurs noire père ; mais, étranger par la naissance a son
diocèse (4), il n'a jamais, certes, dit et écrit, en parlant du
pays dépendant de Lyon, notre pairie.
   Un autre motif s'oppose à l'attribution dont le P. Colonia
a pris l'initiative, la conformité de composition et de style
qui rattache littérairement les deux homélies au faisceau ra-
tionnel où elles sont et devaient être comprises.
   L'écrivain a qui l'on doit un éloge charmant de la solitude,
bien qu'il tourmente assez souvent sa pensée, a un genre
d'écrire plus simple et plus ferme que le style des deux ser-            •

  (1) Colonia, ouvr. cité, I, 264.
  (2) Homel. de sainte Blandine.
  (S)ld.,ibid.
  (4) Saint Eucher était né en Provence, d'après la 11 e conférence de
Cassien (Colonia, ouvrage cité, I, 221).