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 « une des forces vives du pays, celle qui a fait sa puissance,
« et qui assurera sa grandeur indestructible. » On le voit,
M. Duruy est bien loin de penser, avec certain écrivain lé-
ger de notre ville, que « l'on ne saurait croire à quel point
« le fétichisme du passé est momifiant. »
   Acceptant bénévolement le rôle de momie, et sans aucun
égard pour la secte qui proclame le progrès de l'abêtisse-
ment populaire, je vais rendre compte d'une charmante
résurrection historique, opérée par les soins de M. Mulsant.
qui. s'il est attaqué à son tour comme amateur du passé,
saura parfaitement se défendre ; car personne ne connaît
mieux que le savant entomologiste l'art de faire la guerre
aux insectes.
   En 1555, Guillaume du Choul, né vers la fia du xve siè-
cle, et demeurant au Gourguillon, fit imprimer divers ouvra-
ges. Son fils Jean Duehoul, suivant l'exemple paternel,
publia dans la même année une description latine du Mont-
Pilat, Pilali monlis descriplio. M. Mulsant nous donne le
texte latin de cette description , en regard duquel nous
trouvons une excellente iraduction, accompagnée de ses
notes et de celles de ses amis, MM. Drian et Alexis Jordan.
   Jean du Choul, après avoir précisé la position géographi-
que du Pilât, passe à son étymologie, qu'une naïve tradition
fait dériver de Pilate, qui aurait fini ses jours dans le voisi-
nage de cette montagne, et il nous apprend qu'elle jouissait
parmi les Gaulois d'une célébrité égale à celle de l'Olympe,
dans l'ancienne Grèce : Loci eclebrilas in tanla Galliarum
œstimalione, quanta Olympus apud veteres Grœcos fuisse
fertur. En effet, on y est témoin de phénomènes qui tiennent
du prodige, aliquid fati, mais qui ont besoin d'être observés
attentivement. Nous trouvons ensuite la description du pays,
de ses habitants et de leurs moeurs, enfin une multitude de
 détails divers qui intéressent le lecteur. Vivant dans une