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                  HISTOIRE LITITÉRAIRE J>E LÃON.                     437
    Valerianus n'était donc pas encore entré dans le giron de
l'Eglise.
    La marche de l'ouvrage est à la fois rationnelle et simple :
honorer Dieu, donner à l'âme, son image au-dedans de nous,
la direction qui doit la mener a une vie meilleure ; consi-
dérer la brièveté de l'existence et le peu de solidité des gran-
 deurs humaines; enfin, modeler sa vie sur la vie des justes,
telle est la thèse parcourue, en quelques pages magistrales,
par l'illustre parent de Valerianus.
    Pénétrons maintenant dans le corps de l'œuvre. Certes,
 on remplirait des bibliothèques de tout ce qui a été écrit sur
la nature de l'âme, sur les fins dernières de l'homme, être
fragile, jeté pour un instant sur la face du monde; trouve-
rait-on, dans tout cet amas, beaucoup de pensées qui sur-
passent ces quelques paroles d'Eucher ?
    « D'éminents docteurs ont dit avec raison que la chair est
l'esclave et l'âme la souveraine ; c'est donc a tort que, reje-
tant la souveraine au dernier rang, nous accordons une pré-
férence injuste a l'esclave. La meilleure part de nous-mêmes
adroit a nos sollicitudes. Qui mérite mieux, en effet, tous
nos soins que ce qui constitue le plus magnifiquement la
majesté de notre être (1)? Devons-nous, dans la distribution
de notre estime, tenir l'âme au-dessous de son indigne
rivale? Encline au mal, ce qu'elle tient de sa nature, la chair
nous entraîne vers la terre, son point de départ; l'autre, au
contraire, émanation du père des lumières, tend, douée de
la propriété des flammes, a s'élever dans l'empyrée. Image
en nous du Dieu suprême , elle y réside comme un témoi-
gnage inestimable de l'intervention divine (2). Consacrons

   (1) Omni nobis cura respiciendum est %bi substantiœ nostrœ abundanlior
dignitas constitit.
   (2) Hœe in nabis imago Dei, hœc prœtiosum est divini muneris pignus.