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                 LA GUERRE DES ARCHÉOLOGUES.                107

d'une Å“uvre de cette valeur; c'est un honneur pour la
ville qui l'a vu naître. Or, voici comment le Lyon-Journal
en rend compte :

    « La littérature lyonnaise en s'enfermant dans l'archéo-
 logie s'est vouée de parti pris a la tâche la plus ingrate que
 puisse s'imposer une littérature, et dont le double inconvé-
 nient est de la condamner à une inutilité apparente qui la
 rend complètement impopulaire, et de tarir promptement la
 source de son inspiration.
    « Cette pauvre littérature lyonnaise est une plante mala-
 dive et languissante qui s'éteint lentement dans l'obscurité,
 et H laquelle un rayon de soleil et une transplantation ren-
draient un peu de sève et de vie. Nulle semence ne croît dans
 un terrain pierreux, et Dieu sait si les pierres encombrent
son champ. Elle croit tellement ne pouvoir s'en passer que
lorsqu'il lui en manque chez elle, elle court en demander à
ses voisins. Les départements environnants ont été fouillés
 dans tous les sens par ces hommes infatigables, et pas un
moellon, soupçonnné de promiscuité avec les Romains, n'a
pu dérober son humble personnalité au triomphe du Rapport
lu en séance publique.
    « La Revue du Lyonnais, par exemple, est un journal où
les gens d'esprit ne sont pas rares; elle est dirigée, du
reste, par M. Aimé Vingtrinier, et la liste de ses collabora-
teurs compte des noms célèbres..Eh bien! dans ce recueil,
éminemment local, il est effrayant de voir comme les pierres
abondent. C'est une manie, une rage, j'allais dire une mala-
die. Il est difficile, avec de pareilles habitudes, d'échapper
aux railleries de la jeune presse, peu soucieuse de savoir
si les Gaulois se frottaient les lèvres avec de l'ail avant d'al-
ler dans le monde, et si les Romains se servaient de cure-
dents. Cette jeune presse, beaucoup plus préoccupée de l'a-