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RESTITUTIONS ARTISTIQUES. 137 portent pas exclusivement cette marque. Il existe, par exemple, une gravure de sa main où se voit la marque !. F. et, ce qui est tout à fait décisif, c'est que le même dessin, d'une exécution absolument identique quoique agrandi, offre ailleurs les lettres P. "V. Il n'y a donc pas lieu de voir, dans les unes ni dans les autres, les initiales du maître. C'est d'ailleurs une er- reur généralement admise d'attribuer à leurs auteurs les monogrammes dont sont accompagnées les gravures sur bois du xvie siècle. Cet usage était en effet répandu en Allemagne, mais il n'en était pas de même en France et notamment à Lyon. Dans les rares circonstances où nos artistes ont signé les planches sorties de leurs mains, ils ont accompagné leurs initiales ou leurs noms de dési- gnations qui ne pouvaient pas permettre de les confon- dre avec celles des éditeurs. On doit donc tenir pour certain qu'en France la plupart des monogrammes de cette époque attribués à des artistes sont ceux des impri- meurs ou libraires à qui les planches appartenaient. Telles sont à Lyon, par exemple, les initiales I. F. qui indiquent Jean Frellon, C. B. qui signifient Clément Bau- din, T. A. qui désignent Thibaud Ancelin, etc. Il en est de même des lettres en question P. V., marque sur la- quelle je n'exposerai pas mes conjectures trop peu étayées jusqu'à présent. On ne s'étonnera plus, par conséquent, de trouver, comme dans l'exemple cité, les planches d'un même ar- tiste marquées de différents monogrammes, non plus que de rencontrer une seule gravure portant deux chiffres, particularité inexplicable si on voulait y voir des initia- les de maîtres, mais qui se justifie fort bien par l'asso-