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               L'ORIENT D'EUROPE AU FUSAIN.            289

tation, car ici cela pose singulièrement un particulier
que de revenir du marché des côtelettes à la main.
   C'est demain le 1 er mai des Grecs, la fête du printemps
par excellence, ceci explique cette hécatombe de moutons
qui se fait par les rues. 11 est d'usage, en effet, à cette
occasion, de se réunir en gais pique-niques à la campa-
gne. Aussi on ne voit que gens endimanchés, qui vont
d'un air affairé et joyeux portant au bout des doigts des
poissons frais et l'inévitable morceau de mouton.
   Des chasseurs au filet exposent et vendent sur le
trottoir d'énormes corbeilles remplies de charmantes
tourterelles grises à tête bleue et à queue jaune; un ré-
seau de corde couvre les corbeilles et empêche les jolis
oiseaux de s'échapper.
   Des marchands de fleurs arrivent en foule portant à
deux des couronnes enfilées à un long bâton ou bien
d'énormes branches d'arbres dont ils ont remplacé le
feuillage par de beaux bouquets faits avec art.
   Les Athéniens me paraissent décidés à s'amuser énor-
mément.

   Que ferons-nous cette après-midi? La question se
pose sans se résoudre. A tout hasard, nous voilà partis,
et, — je ne sais comment expliquer cette attraction des
ruines, — nos pas nous portent tout naturellement, ins-
tinctivement à l'Acropole.
   Ces restes, mieux étudiés, nous frappent encore davan-
tage. Les pensées naissent à leur aspect, les souvenirs
attirent les comparaisons, les raisonnements suivent les
théories, les certitudes appellent les hypothèses ; ce que
l'on sait fait désirer davantage, on cherche à expliquer,
à deviner, à voir clair enfin dans les causes qui ont pro-
duit ces grandes oeuvres.