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18 CAXLIA AUR1FERA. « Ce qu'il y a de singulier et de tout à fait remarquable, c'est ce qui est observé dans les temples des dieux par les riches Gaulois. Dans les temples et les lieux sacrés de ce pays on consacre en l'honneur des. dieux beaucoup d'or répandu çà et là , et, quoique les Gaulois soient très-avares, personne n'y touche, tant ils sont scrupuleux dans leur religion (1). » De ce tableau de l'historien grec h ce qui existe aujour- d'hui, il y a loin ; mais réfléchissons que depuis trois mille ans la Gaule produit de l'or que ses fleuves portent chaque jour dans l'Océan et la Méditerranée (2Ã. Il est a croire qu'à l'arrivée des Gaulois dans celte partiede l'Europe, ils durent trouver, sur le sol vierge, des pépites brillant au soleil ; ça et la gisaient de gros morceaux d'or pur ou mélangé d'un peu de gangue ; les cours d'eau non fouillés avaient un sable riche en métal précieux, et la cueillette était si facile que nos ancêtres chargeaient de ce travail les femmes et les es- tropiés (3). C'est ce que nous apprend Athénée d'après Posidonius. Cette décadence de la richesse aurifère de la Gaule n'a rien d'étonnant quand on pense que le Chili, qui produisait naguères huit millions d'or par année, s'est vu réduit, en 1859, a demander des lingots a Londres, pour le service de la monnaie de Santiago !... (4). Et la Californie? dont les chercheurs d'or gagnaient 132 fr. par jour en 1848 et 1849, qu'est-elle devenue ? En (1) Diodore de Sicile, De Gallis, lib. V, p. 305. (2) Les orpailleurs récoltaient environ trois cent mille francs par an avec un travail peu suivi, tandis qu'à chaque minute les fleuves déver- sent leurs alluvions dans la mer, et pas une paillette n'échappe au gouffre. (3) . . . Ab arenâ teparant mulieres ac viri invalidi lotaque in conflato- rium conjiciunt, (lib. VI, cap. iv). (4) Ann. des Mines, 1859, p. 543.