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                      GALLIA AURIFERA.                      23

   Rhône..— De tout temps le Rhône, comme le Rhin, a
charrié des paillettes d'or et même des grains ou pépites.
Quelle a été la richesse primitive des aliuvions du Rhône ?
nul ne le sait; nous pensons seulement qu'à l'arrivée des
Celtes, ceux-ci durent trouver de l'or natif désagrégé de la
gangue au milieu des galets et cailloux du fleuve. Il faut
bien que la richesse aurifère du Rhône ait eu quelque impor-
tance puisqu'elle donna lieu a une industrie, celle des orpail-
leurs, que des édits royaux de Louis XI à Louis XIV appel-
lent auriers, cueilleurs de paillettes d'or.
   Nous devons a l'obligeance de M. Rolle, archiviste de la
ville de Lyon, une note sur l'industrie des orpailleurs
lyonnais, que nous mettons sous les yeux du lecteur. -
   « Les registres et papiers des nommés et ceux des tailles
« de la ville de Lyon, dont le plus ancien remonte a 1363,
« accusent simultanément l'établissement des arpailleurs,
« arpillieurs ou orpailleurs dans la cité.
   « En 1380, a peine si l'on en compte deux Ou trois ; mais
« a partir du commencement du XVe siècle, leur nombre
« s'accroît, de manière a donner a entendre que leur indus-
« trie atteignit un certain degré dé prospérité.
   « Les choses vont ainsi pendant toute la durée du
« XVe siècle et le commencement du XYle ; mais la déca-
ti dence ne tarde point à venir, car on voit les orpailleurs
 a s'éloigner ou plus exactement disparaître successivement
« de Lyon; vers 1550, il n'en reste plus un seul dans la
« ville.
   « Les orpailleurs occupèrent toujours les rues voisines
« du Rhône', pour être autant que possible rapprochés du
« fleuve dont ils exploitaient les sables et les graviers. »
   Il y avait des orpailleurs a la Roche-de-Glun, a la Voulte,
a Saint-Pierre-de-Bœuf, a Condrieu, à Givors et à Miribel.
Dans la Michaille et portion du pays de Gex, les habitants