Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                           GALLIA AURIFERA.                             29

 trouvé de l'or dans la cendre même des végétaux. Berthollet
 en a retiré 40 grains par quintal (1). L'or trouvé par les
chimistes dans la terre végétale est une preuve delà dissé-
mination universelle de ce métal, et ce fait n'est pas nou-
veau, car Boerhaave (1668-1738) parle d'un programme
présenté aux États-Généraux sous ce titre : « De arle extra-
 è qualibet lerrâ arvensi. »
    L'or existe quelquefois en poudre extrêmement ténue,
invisible sous le plus fort grossissement. 11 se présente alors
sous forme de farine métallique d'une extrême finesse,
qu'on n'obtient qu'en lavant avec soin la gangue broyée.
C'est ainsi que M. Daubré, ingénieur des mines, ayant fait
réduire en poudre 60 kilog. de cailloux quartzeux, les
mêmes qui existent encore dans nos vieilles rues, il en a
 tiré de l'or; ce qui lui a fait dire sans métaphore que les
habitants de Strasbourg et de Bâle, et nous ajoutons ceux
de Lyon, marchent sur de Cor.
    Les mines primordiales de ce métal sont dans les hautes
montagnes, des terrains schisteux, cristallins, et de transi-
tion, traversés par des terrains primitifs ou d'éruption. Il
forme des filons ou des amas dans le quartz; l'or s'y trouve
aussi souvent allié avec l'argent (2). Ne se trouvant point dans
le sol de sédiment proprement dit, l'or reparaît dans les
terrains d'alluvion ou erratiques, dans les sables des ri-

   (1) Terreaux, 0,000,138. — Terre de bruyère, 0,000,195. — Hêtre,
0,000,195. — Sarment, 0,000,325. — Terre de jardin, 0,000,390. —
Terre végétale fumée, 0,001,520.
   (2) Ce métal n'est point sujet à s'oxyder, il est inattaquable par tous
les acides, excepté par Veau régale, qui seule peut le dissoudre. Le mer-
cure dissout l'or aussi bien que l'argent, et c'est par l'amalgamation avec
le mercure qu'on retire les plus petites parcelles d'or des minerais en
poudre ou des sables ou terres qui les renferment. L'or n'est fusible qu'à
une température au-dessus de la chaleur rouge.