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LE PA&E DU BARON DES ADRETS SUITE (1). Il était neuf heures et demie à l'horloge de Saint-Jean. Un homme à la haute stature, à l'air martial, sortait avec précaution de l'auberge de la Moitié du lapin, suivi d'une dizaine d'hommes à la figure sinistre et ar- més jusqu'aux dents. Ils longeaient les murs avec pré- caution, s'arrêtaient quelquefois pour écouter les bruits delà ville, puis continuaient leur route. Ils s'arrêtèrent devant une maison basse adossée à l'église de Saint- Jean,firentsauteries volets, entrèrent et se hissèrent sur le toit, fiient la courte échelle, et un homme atteignit le grand vitrail. Il fixa une corde à une grille, y pratiqua une large ouverture, et les uns après les autres se laissè- rent glisser dans la chapelle de l'horloge avec une pré- caution féline. Cornes-du-Diable, comme le plus prudent de la troupe, se chargea d'aller à la découverte. Il s'accroupit et après avoir flairé l'air comme une bête sauvage qui cher- che sa proie, il se traîna sur les genoux et sur les mains jusqu'au milieu de la nef. Près de la porte de la sacristie, il aperçut une lumière qu'il n'avait pas distinguée d'abord et qui ne pouvait percer l'immense obscurité de (1) Voir la précédente livraison.