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               LE CHATEAU DE MONTROND EN FOREZ.                      463

soldats, pleins de confiance dans la forte position de
Montrond, refusent de partir. Un assaut fut repoussé ;
mais quand les républicains virent qu'ils ne pouvaient
s'emparer de la forteresse, ils la canonnèrent et y mirent
le feu. L'incendie consuma la vieille demeure féodale
qui depuis ne s'est jamais relevée de ce désastre. « C'est
« la dernière fois, dit M. Broutin, que ces grandesrui-
« nés ont respiré l'odeur de la poudre et entendu les cris
 « du combat. (1) »
   La famille d'Apchon, qui pendant près de cinq siècles
s'était transmis la possession de Montrond, ne survécut
guère à la destruction de son vieux manoir. Elle s'étei-
gnit peu après la Révolution dans les marquis de Bien-
court, qui ont aliéné Montrond et ses dépendances,
vers 1820, à M. Victor Dugas, de Saint-Chamond. Au-
jourd'hui ces ruines imposantes et les vastes domaines
qui les entourent sont la propriété de M. de Boissieu,
son gendre.
   Montrond, l'un des rares châteaux forts qui aient
échappé à la destruction ordonnée par Richelieu, est
aussi l'un des monuments les plus remarquables de l'ar-
chitecture militaire du moyen-âge que possède le Forez.
On disait autrefois : Bouthéon le beau, Montrond le fort.
Moins important et moins fort néanmoins que Cousan,
le château des seigneurs d'Apchon, nous offre en retour
des beautés architecturales que l'on chercherait vaine-
ment dans le sombre et sévère manoir des Damas. Son


  (1) Broutin. Hist. de la ville de Feurs, p. 427. — Morin. Hist. de
Lyon. III. p. 298. — Alphonse Balleydier. Hist. politique et militaire du
peuple de Lyon. H. p. 85etsuiv.