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HISTOIRE LITTÉRAIRE DE LYON, 327 Quant à l'Eusèbe évêque dans les Gaules, son existence, la célébrité même dont il semble avoir joui dans son temps, ne sauraient être mises en doute. Au Xe siècle, un poème d'Hartmann, disciple de Raban Maur, le cite avec éloge (1). Nonobstant cette mention, nous allions dire ce brevet d'exis- tence, ce serait peine perdue que de vouloir, a l'exemple de plusieurs critiques, le rattacher à l'un des trois Eusèbe qui occupèrent, à des dates concordantes, des sièges épiscopaux dans la Gaule (2). Il ne faut qu'ouvrir son recueil d'homélies pour connaître le rang qui lui était attribué d^ns la hiérar- chie. C'était un de ces évoques des nations, sans évêché désigné, que nos premiers chapitres nous montrent prêchant l'Evangile aux nations éloignées, aux conquérants ariens ou idolâtres. Notre Eusèbe, en effet, exerça le ministère de la parole en divers lieux, en divers temps, en diverses circonstances : à Lyon, par déférence aux ordres d'un supérieur (3), ou pour quelques-unes de ces solennités locales que l'année ramène : l'anniversaire de sainte Blandine, la fête des saints Epipode et Alexandre (4); en des villes inconnues, pour la consolation de leurs habitants tombés au pouvoir d'un ennemi dont il semble avoir tempéré les mesures rigoureuses (5) ; ailleurs, pour l'explication des saints mystères et l'interpré- tation des livres sacrés (6). (1) Henric. Camisius, Lect. antiq., t. V. — Baronius [Ann. eccles., t. XII, ad cale). (2) Un évêque cité par Sulpice Sévère ; un évoque de Nantes ; un autre qui fut l'ami et l'admirateur de saint Ililaire (Hist. liltir. de la France, II, 301 et suiv.). (3) Prsecipiente domino nieo pâtre vestro. [Homel., 56). (t>) Homel. 11 et 49. (5) Homel. 24. (6) Homel. de Âscensione, de Paicha, etc.