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328 HISTOIRE LITTÉRAIRE DE LYON. 11 se peut, toutefois, que le recueil entier ne soit pas du même auteur. Plusieurs homélies s'y sont glissées sans doute qui auraient droit de revendiquer pour leurs pères quelques-uns des évêques ' de la Gaule, contemporains de l'auteur. Le triage de ces pièces d'origine étrangère, tenté a différentes reprises, n'a donné lieu qu'a d'oiseuses discus- sions. Nous n'engagerons pas nos lecteurs à travers ce débat interminable qui, dans le cours des deux derniers siècles, a fatigué sans profit la critique. Ampère ne s'y est point non plus fourvoyé. Après avoir examiné l'ensemble de la collec- tion sermonaire, réminent historien a conclu de l'uniformité de la composition, de la similitude du slyle, de certains dé- tails donnés par l'auteur, que cette collection était, sauf quelques exceptions, l'œuvre d'un seul prédicateur du nom d'Eusèbe, et que cet Eusèbe avait dû recevoir le jour a Lug- dunum (1), particularité déjà remarquée du cardinal Baronius. Nous avons, à noire tour, scruté ces homélies du Ve siè- cle. Cette étude nous a démontré jusqu'à l'évidence la soli- dité de l'opinion d'Ampère ; elle nous a permis aussi de joindre aux raisons qu'il allègue plusieurs éléments de con- viction que, très-probablement, les exigences de son plan, moins spécial que le nôtre, l'ont forcé de négliger, Lorsqu'il constatait que l'auteur des homélies avait pris naissance a Lyon, Baronius stipulait en faveur de saint Eu- cher. Le recueil lui semblait même si bien convenir a cet illustre évêque, qu'il invitait les Lyonnais à le lui restituer solennellement (2). Plusieurs écrivains ecclésiastiques se sont précipités dans cette voie ouverte par le savant cardinal. Plus réservé, le P. Colonia s'est contenté de mettre sur le compte de l'auteur des Louanges de la vie solitaire les orai- (1) Histoire littêr. de la France jusqu'au XIIe siècle,- H, 77 et suiv. (2) Baron. Ann. ad ann. 441.