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326 HISTOIRE LITTÉRAIRE DE tYON. C'est à cette pe'riode si bien remplie qu'il faut rapporter avec assurance certaines compositions dont les auteurs, in- connus de nos jours, sont relégués dans les limbes bibliogra- phiques de la littérature anonyme, ou attribués, faute de mieux, à des auteurs d'un autre temps, d'un autre pays. Nous avons déjà , pour notre part, essayé de restituer a sa vraie patrie littéraire l'auteur ignoré du poème De laudibus Domini. On a vu, dans le précédent chapitre (i), sur quelles raisons nous avons cru devoir etayer cette restitution, vai- nement tentée par les doctes auteurs de l'Histoire littéraire de la France et par plusieurs des historiens de la ville de Lyon. En ce moment encore, nous avons a nous occuper d'un autre anonyme. Ce dernier, orateur chrétien, né certainement à Lugdunum avant la fin de la première moitié du Ve siècle, paraît être l'auteur du plus grand nombre des homélies, publiées tantôt sous le nom d'Eusèbe d'Emèse, Eusebius Emesensis, et tantôt sous le titre d'Eusèbe, évo- que gaulois, Eusebius episcopus Gallicanus (2). Eusèbe d'Emèse a dû être inscrit au titre de la collection de ces homélies par un copiste qui ne sachant auquel des évêques du nom d'Eusèbe elle appartenait, a pris un de ceux dont la notoriété était la plus grande, donnant, par cette méprise singulière, a un Grec, titulaire d'un siège lointain de l'Eglise grecque, un recueil d'homélies entière- ment latines, prêchées, pour la majeure partie, en Gaule, et souvent à l'occasion de solennités particulières a cette pro- vince. (1) V. pp. 8 et suiv. (2) Ces sermons ont eu un grand nombre d'éditions. La première parut en 1547, chez Nicolas Leriche ; elle contient 56 homélies. Le recueil le plus complet est celui que Schot inséra, en 1618, dans la Collection des Pères ; on y compte 76 sermons, y compris les fragments.