page suivante »
202 L ORIENT D EUROPE AU FUSAIN. lonté l'histoire qui devient mythe ou le mythe qui devient histoire. De plus sensés, s'autorisant du système égyptien, n'ont admis dans les divinités que des allégories morales ou métaphysiques , ou philosophiques, ou astronomiques , mais, en somme, une invention raisonnée, dont les prê- tres avaient la clef et que le peuple admirait sans com- prendre, Il y a aussi la théorie du fétichisme. Les dieux ne se- llaient que des idoles ou des amulettes selon la dimension. Adieu l'allégorie, bonsoir l'idée morale ! c'est un mor- ceau de n'importe quoi qui dirige les destinées humaines. Il est à remarquer que ie même que les peuples anciens se sont tous réciproquement traités de barbares, ils se sont tous, avec non moins d'unanimité, taxés les uns les autres ^idolâtres. Chacun d'eux,— sans examiner quelles différences ou quels rapports pouvaient exister entre son culte et celui de la nation voisine, — a voulu être le seul à bien comprendre l'usage des images et des objets bénis. Or, si nous voulons sai.sir par suite de quelle aberra- tion un fait aussi étrange a pu se produire, il n'y a qu'à voir comment de nos jours les chrétiens traitent les musulmans , comment j les musulmans dénigrent les juifs, comment ceux-ci en accusent d'autres, comment, enfin , on juge la religion d'autrui en l'an de grâce 1868. Un système d'exégèse de la religion grecque auquel on n'a pas pris assez garde c'est ce que je pourrais appeler les dogmes poétiques cjt artistiques. Les sculpteurs en donnant des formes aux idées, les poètes en animant la nature ont évidemment à revendiquer l'invention de plus d'une divinité païenne. En somme, toutes ces) explications ont du vrai ; il ne