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286            L'ORIENT D'EUROPÊ AU FUSAIN.

côté de l'orient, le trésor avait son entrée du côté opposé.
Le fronton de chaque façade avait été orné de scènes
mythologiques dont les débris nous émerveillent encore.
On raconte que l'un des frontons est l'ouvrage de Phidias
et l'autre celui de son émule Alcamène ; que les Grecs
voyant les sculptures prêtes à être placées proclamèrent
la supériorité d'Alcamène, mais que lorsque chaque groupe
fut élevé et vu à la distance pour laquelle ils avaient été
faits, ce fut Phidias qu'on acclama. Cette simple tradi-
tion suffit pour faire reconnaître parmi les nombreux
chef-d'œuvre qui décorent ou ont décoré le Parthénon
ceux qui pourraient être signés de Phidias ; il y a cer-
tains personnages qui sont traités avec une énergie qui
n'exclut pas le charme, mais qui fait voir un parti pris
de produire l'impression même de loin; je crois que l'on
peut sans hésiter les déclarer de Phidias ou de ses élèves
 surveillés et aidés. Il se trouve justement que ce sont les
 compositions les plus importantes par le sujet ou par la
 position dans le temple qui ont ce caractère où se trahit
 le génie,
   La plupart des métopes et les principaux morceaux de
la frise sont à Londres. On a réuni dans l'intérieur quel-
ques marbres qui ne peuvent se décrire. Il faut les voir
et admirer. D'autres sont en place au haut du temple, et,
pour les regarder, on est obligé de grimper par l'escalier
effondré de l'ancien minaret ; alors, s'accrochant aux
corniches, se glissant le long des architraves, on parvient
à voir — très-mal — quelque chose.
   Constatons en passant combien il est heureux pour
nous de pouvoir considérer de près de pareils produits
de l'art, tandis que ceux-là mêmes qui les avaient fait
établir ne pouvaient en jouir qu'en montant sur une
échelle de dix mètres de haut.