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L'ORIENT D'BUROPE AO FUSAIN. 287 Il y a à côté du Parthénon une sorte de cave où l'on a entassé tous les ossements trouvés dans les fouilles de l'Acropole. Je n'aipum'empêcher de me rappeler que sur ce rocher étaient les tombeaux d'Ereclithée de Cécrops et d'autres personnages presque légendaires; il y a donc quarante à parier contre un que dans cet amas se trou- vent les précieuses reliques des vieux Athéniens. L'espace compris entre les temples et le côté oriental des murailles était à peu près vide; il servait au déve- loppement des superbes processions du Parthénon. Contre le mur du sud seulement on avait dressé d'immenses groupes mouvementés, dont les silhouettes, vues de la ville, se détachaient sur le ciel bleu de l'Attique. L'Erechthéion est un tour de force d'architecture. Il s'agissait avant tout d'établir un sanctuaire pour Minerve Poliade , — vieille statue que Cécrops avait apportée d'Egypte avec un dieu Toth, que les Grecs ont tout de suite appelé Mercure; —ils n'étaient pas plus embarrassés que cela. — Il fallait donc réunir dans un même monu- ment un sanctuaire pour Minerve, un autre pour Aglaure, un autel pour Jupiter, un autre pour Erechthée, abriter le tombeau de Cécrops, recouvrir le coup de trident frappé par Neptune sur le rocher, enceindre l'olivier sacré, etc. Le sol était irrégulier, haut et bas, rétréci et contourné. On est parvenu à faire un monument d'un style ioni- que charmant ; parfaitement équilibré dans ses propor- tions malgré son manque de symétrie. Le grandiose et le gracieux s'y coudoient et je ne crois pas qu'on fasse ja- mais mieux. Voilà donc en détail ce que l'on voit d'intéressant sur l'Acropole, mais il faudrait y passer des mois entiers. Tous ces chefs-d'œuvre ont été détruits bêtement. Or, voici en peu de mots leur histoire.