page suivante »
L'ORIENT D'EUROPE AU FUSAIN. 285 fond de la terre. Si on ajoute à Cela le renflement imper- ceptible des colonnes, on comprendra qu'un monument grec de la belle époque est un composé de lignes harmo- nieuses qui se coupent sans se heurter, s'accompagnent et se soutiennent pour donner à la fois de la grâce et de la force. Ce principe est tellement nouveau pour nous et si peu appréciable au premier coup d'œil, que, lorsque en 1837, M. Pennethorne s'en aperçut il n'y crut pas et l'attribua à . des tremblements de terre. Il a fallu les travaux de MM. Hofer et Schaubert, les publications de MM. Pac- card et Burnouf, et enfin les calculs exacts de M. Penrose pour convaincre les plus incrédules et établir le système des déviations. Pourtant l'on connaît depuis longtemps les inclinaisons des colonnes. On se souvient de Verres qui, ne sachant que faire dans un pays, imagina de rendre perpendicu- laires les colonnes d'un édifice; à cela, rien d'étonnant, il aimait à faire mal ; mais quelques-uns de nos archi- tectes modernes qui n'ont pas la même excuse que Verres devraient ne pas l'imiter et suivre de préférence les pré- ceptes d'Ictinus. Il est curieux de voir comme on appliqua ce principe aux caryatides de l'Erechthéion. Six jeunes filles de marbre blanc supportent le couvercle d'une tribune. Celles de droite plient la jambe gauche, celles de gauche por- tent en avant la jambe droite, et ces mouvements con- traires penchent tous les corps vers le centre, de sorte qu'au moyen d'une pose gracieuse habilement combinée, on a obtenu l'inclinaison demandée par les savants cons- tructeurs des temples grecs. Le Parthénon se composait de deux parties distinctes, le sanctuaire et le trésor. Le sanctuaire était ouvert du