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204 LA GUEREE DES ARCHÉOLOGUES. leur. Qui ne plaisante pas comme elle est nécessairement l'au- teur d'un recueil de calembours sur l'ours du Parc, et mé- rite de prendre place dans la rédaction du Tintamarre ; en un mot, il est capable de tous les crimes. Qui méprise Cottin, n'estime point son roi. Et n'a, selon Cottin, ni Dieu, ni foi, ni loi. « Qu'est-ce, dites-moi, que Cabanis, Gœthe, Byron, Sten- dhal, Balzac, Hugo, Vigny et ce polisson de Musset? Qu'est- ce que Quihet et Michelet? Qu'est-ce que Lamartine et Laprade? « Ces gens-la, monsieur, ce sont nos maîtres. C'est parmi eux que nous aimons à vivre, c'est leurs œuvres que nous fouillons. Mine inépuisable! Voila notre passé k nous. Nous tâchons d'apprendre d'eux i'art de penser, sans lequel n'est rien l'art d'écrire. Ils nous enseignent l'horreur de la bana- lité, le dédain du convenu, le mépris des préjugés. Nous n'avons pas trouvé chez eux l'explication du sub ascia dcdi- care, mais ils nous montrent que, pour bien combattre, il ne faut pas regarder en arrière. » Croyez-vous que, dans une époque qui a vu briller de pareils astres (s?c),le flambeau des sciences s'éteint?Et pen- sez-vous qu'en admirant leurs œuvres , on mérite le nom de Peau-Rouge, si par malheur on délaisse la lievue du Lyon- nais et les travaux de M. Saint-Olive? Oui, je suis de votre avis, il est des époques malheureuses dans l'histoire de l'intelligence; ce n'est pas celles où l'archéologie est dédai- gnée, mais celle où la corruption des intelligences est le résultat de la corruption des institutions, où le relâchement des mœurs engendre l'asservissement des cœurs, où la compression de la pensée est le signal de l'avilissement des caractères. Alors, ce qui s'éteint, ce n'est pas seulement le flambeau des sciences, mais toute vérité, toute originalité,