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LA GUERRE DES ARCHÉOLOGUES. 208 toute sève généreuse. La faculté créatrice déserte le do- maine des arts, comme l'aigle qui, pendant l'orage, se réfu- gie sur les cimes escarpées, au-dessus des tempêtes. « Croyez, monsieur, que je n'ai jamais songé a attaquer cette honnête Revue du Lyonnais, dont je suis le premier à reconnaître l'utilité et à admirer la persévérance. Elle existe depuis trente-cinq ans, dites-vous; elle n'en a que plus de mérite ; il est beau de lutter si longtemps contre l'indiffé- rence de la foule et l'obscurité. Je souhaite seulement de trouver, au milieu de ses pages, plus de jeunesse, plus de vie, plus d'avenir. « J'aifinicette réponse, dans laquelle vous aurez rencontré, à défaut de cette aimable et spirituelle ironie qui animait la vôtre, un peu de cet enthousiasme et de cette conviction de la jeunesse, que quelques-uns trouvent si dangereuses. Il me reste à vous remercier des paroles gracieuses que Vous m'avez adressées en terminant ; elles sont si bien placées dans votre bouche qu'on en est charmé sans en être surpris. L'hospitalité que vous m'offrez en termes flatteurs, serait pour moi fort honorable ; mais il me semble que je ne la mériterai pas de sitôt. 11 faut, pour entrer à l'Académie, des chevrons littéraires; je suis bien jeune pour m'asseoir parmi vos sages; ma note détonnerait dans ce concert classique. Avec là turbulence naturelle a mon âge, je brouillerais toutes vos pierres, et je m'en servirais pour faire des barricades. « Je suis avec une profonde estime et une entière sym- pathie, etc. » Adrien DDVAND. A celte seconde lettre adressée à la Revue, nous ré- pondîmes assez brièvement (voir notre livraison de juin, page 493). Nous protestâmes contre cette croyance de la presse légère , que notre publication pût faire courir le moindre danger à l'Etat. Nous assurâmes que nous avions