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200 LA GUKRRE DES ARCHÉOLOGUES. rature lyonnaise : Vos collaborateurs momifiés « sont de- venus inhabiles aux conceptions fortes de l'imagination ; leur esprit a pris la rouille des vieilles choses ; il est devenu timide et suranné; vos gens sont rapidement dislancés. » Nous, c'est différent, nous sommes la jeune presse, nous ne voyons que l'avenir, nous n'aimons que le progrès, et nos productions, d'un mérite éclatant, charment les populations, amusent la jeunesse, et font primo sur le marché littéraire.» Arrêtons-nous, Monsieur, et mettons de l'ordre dans nos réponses. La Revue du Lyonnais a trente-cinq années d'existence; je souhaite au Lyon-Journal de vivre aussi longtemps Un ancien rédacteur du Censeur, devenu homme-d'Etat, nous a déclaré dernièrement, il était de votre avis, que la Revue du Lyonnais n'a pas de raison d'être. Les revues de Paris doivent suffire. Nous lui répondons en vivant. Nous sommes utiles, donc nous sommes, et, en effet, ouvrez nos soixante volumes, vous y trouverez toute l'histoire de cette noble cité dont vous dites que nous abrutissons les lecteurs. Nos collaborateurs passés sont devenus magistrats, évoques, députés. Les rédacteurs actuels remplissent les Académies,les Sociétés savantes, font des livres, et quelques- uns même écrivent comme vous dans les journaux! Tous cherchent à sauver de la ruine les souvenirs et les monuments du passé; ils ne méprisent pas une belle jeune fille parce qu'elle a été maladive au berceau, et ils croient que la France était aussi intéressante à étudier dans son enfance ou sa jeunesse que dans son âge mûr; ils ne répudient pas les travaux de ceux qui leur ont ouvert la voie. Confiants dans l'avenir, ils écoutent les leçons de leurs devanciers et s'ils avaient vu les soldats d'Amrou brûler la bibliothèque d'Alexandrie, ils auraient cherché a en sauver quelques débris.