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                             CHRONIQUE LOCALE.                              159
    — Le samedi 25 juillet, on a procédé à l'adjudication des matériaux à
 provenir de la démolition de la porte Saint-Laurent, place de Brosses.
    —Les journaux annoncent que la statue de M. Vaïsse sera élevée sur le
 tertre du Parc, à peu près à l'endroit où se trouve la colonne commé-
 moralive.
    — Nous avions un magnifique Méridien, sur la place des Cordeliers ;
 c'était un monument plein de cachet, une curiosité, un souvenir ; on l'a
 détruit. Aujourd'hui on le regrette, on voudrait le planter au milieu du
 Rond-Danlhon, mais où le prendre? Il est allé rejoindre l'église de l'Obser-
 vance remplacée par une espèce de salle de concert, l'église des Jacobins
 remplacée par une préfecture hideuse, l'ancien Concert que la salle Pontet
 nefait point oublier. Quand voudra-t-on comprendre qu'il faut un homme
 de génie pour créer un chef-d'œuvre et qu'il suffit d'un maçon pour le
 renverser? Pauvre colonne du Méridien, si élégante, pauvre bannière de
 Saint-Jean, si lyonnaise ! la postérité saura que si on n'a pu vous protéger,
 du moins on a su vous regretter !
   —L'église de l'Hôtel-Dieu, si magnifiquement restaurée par M. Perret de
la Menue, complète son ornementation. La chapelle du Sacré-Cœur, déga-
gée de ses échaffiiudages, laisse voir deux belles peintures de M. Chatigny.
L'une, d'un ordre élevé, représente saint Jean appuyé sur le cœur du
divin maître. L'autre, tracée par un pinceau plus réaliste, représente un
malade administré par le vénérable aumônier de l'hôpital, suivi de trois
sœurs. L'artiste n'a pas reculé devant la crudité des costumes modernes.
Dans le haut , Dieu tout amour se fait voir au mourant , inspiré et
transporté, et lui offre la récompense eu même temps que la délivrance.
Notre poète , Pierre Dupont, disait à l'auteur qu'un seul élan d'espé-
rance inspiré par la vue de ce tableau serait compté au peintre comme
une Bonne action. Les poètes ont toujours compris la peinture. Ut piciura
poesis.
   — Nos évoques lyonnais sont venus pour la plupart se retremper dans
l'airnatal. Ces jours-ci Mgr Callot présidait la fête des Martyrs àSaint-Irénée,
Mgr Planlier visitait le château de Grammont où fut son berceau ; Mgr le
cardinal Donnet bénissait une statue de la sainte Vierge à Bourg-Argental,
sa patrie; Mgr Chalandon faisait un pèlerinage à Ars, et Mgr Lyonnet, le
vénérable et savant archevêque d'Alhy , consacrait, à Saint-Etienne, la
nouvelle église de Sainte-Marie, sa paroisse natale.
    — A l'Exposition du Havre, l'industrie lyonnaise a tenu la place
 d'honneur. Parmi les fabricants 'récompensés, nous avons remarqué
MM. Yéméniz, Montessuy, Baboin et Cottin-Bonnet. L'emplacement de
l'exposition lyonnaise avait été décore par M. Devoir, artiste peintre de
 notre Grand-Théâtre, sur les dessins de M. Chaitron, architecte à Lyon.
   — Sur la liste des médailles d'honneur, pour actes de dévoûment
signalés pendant le mois de février 1868, nous trouvons un de nos colla-
borateurs et amis, M. Anlonin Thivel, de Tarare. M. Thivel s'était exposé
dans deux incendies, le 14 avril et le 28 octobre 1867 ; déjà titulaire d'une
médaille d'argent de 2 e classe, il a obtenu, ces jours derniers, la médaille
d'argent de l r o classe.
   — M. Théophile Gautier annonce que sur les murs de la Gare de Lyon
(à Paris, naturellement), on brosse quatre immenses toiles représentant
les quatre plus grandes villes desservies par la ligne Paris-Lyon-Méditerra-
ncé. Paris compris, quelles sont ces quatre grandes cités? Bordeaux,
Nantes et Strasbourg? — Non, ces villes ne sont pas entre Paris et le châ-